La crise en Algérie réside-t-elle dans la Constitution ? Par Nacer Hamedadouche
On parle ces derniers jours de la transmission de l’avant-projet de révision de la Constitution aux deux chambres du Parlement et son adoption à la manière « bouteflikienne » durant le mois d’avril. Ainsi, Bouteflika sera le président le plus « baguenaudier » de la Loi fondamentale. En effet, il est le seul président qui a fait trois révisions constitutionnelles. C’est comme si la crise de l’Algérie réside dans la Constitution et non dans son non-respect !
Quelles sont les raisons de tels amendements ? Surtout après quatre ans, depuis les réformes politiques qui ont été vidées de leurs contenus et qui auraient été précédées par la révision de la constitution (père des lois).
Le 15 avril 2011, Bouteflika a parlé, dans son discours, d’un « amendement radical, global et profond ». Une telle révision constitutionnelle doit être soumise à un référendum populaire. Son adoption par le Parlement laisse penser qu’il s’agit d’une modification formelle et partielle, quelle est donc son importance ? N’est-ce pas un recul aux réformes politiques ?
Que cherche Bouteflika après avoir modifié la Constitution en 2008 et pris tous les pouvoirs et toutes les autorités et institutions ? Bien qu’il est devenu Roi, il n’a pas pu développer le pays, que cherche-t-il alors ?
Dire que l’échec est à cause de la Constitution exprime clairement l’incapacité et prouve que le quatrième mandat est vide et n’a aucun projet politique ni un programme clair de développement. Il ne s’agit que de temporiser les choses pour que le Président reste éternellement sans son poste.
La loi fondamentale en Algérie est une loi de crises et de personnalités et non une loi de réforme et d’État.
La révision de la Constitution approfondira la crise dans le pays et ne permettra pas d’aller à des réformes politiques réelles. Il ne s’agira qu’une Constitution d’une catégorie et son adoption par les deux chambres du Parlement ne servira pas à l’image du Pays.
Je crois que la crise est plus profonde qu’on ne la résume dans telle révision de la Loi fondamentale d’une manière formelle et partielle. La priorité doit être faite à une commission nationale indépendante chargée de l’organisation et le contrôle des élections, des élections présidentielles et législatives anticipées qui aboutissent à des institutions légitimes qui fera une révision profonde et radicale de la Constitution.
Suite de l’article intégral sur la version arabe du site.
Laisser un message